16/03/2013

Une mutuelle panafricaine pour la gestion des catastrophes

La
première réunion de la Conférence des parties à l'accord de création de
l'institution de la Mutuelle panafricaine de gestion des risques s’est
tenue à Dakar. Cette structure devrait fournir aux gouvernements
africains des fonds de secours rapides, avantageux et fiables en cas de
catastrophes naturelles liées à la sécheresse.

Dans la recherche
d'une solution continentale aux crises alimentaires ou autres
catastrophes naturelles comme les inondations, la Commission de l'Union
africaine – UA, avec l'appui du Programme alimentaire mondial, vient de
lancer le projet African risk capacity – ARC. Cette mutuelle
panafricaine devrait fournir aux gouvernements africains des fonds de
secours rapides, avantageux et fiables en cas de catastrophes naturelles
liées à la sécheresse. Pour son entrée en vigueur, l'ARC avait besoin
de dix pays engagés ; aujourd'hui, une vingtaine de pays ont signé
l'accord de sa création. Avec le conclave de Dakar, il s'agit de mettre
en place les organes de gestion de cette institution spécialisée de l'UA
comme l'avait recommandé la conférence des plénipotentiaires tenue au
mois de novembre 2012 en Afrique du Sud. "La mise en place de cette
institution spécialisée de l'UA constitue donc une étape historique dans
la manière dont les gouvernements africains anticiperont et géreront
désormais les risques de catastrophes naturelles"
, s'est félicité le
ministre de l'Intérieur Pathé Seck, qui présidait la cérémonie
d'ouverture. Selon le général Seck, pour faire face aux catastrophes
naturelles qui frappent la majorité des États africains et qui vont sans
doute s'accentuer dans les années à venir avec l'impact des changements
climatiques, il faut privilégier une approche commune. À l'en croire,
cette initiative panafricaine de solidarité devrait permettre aux Etats
membres de l'UA de réaliser des économies de plus de 50 % sur le capital
et le coût de réponse nécessaire devant d'éventuelles catastrophes
naturelles. Avant lui, le directeur général par intérim de l'ARC,
Richard Wilcox, a expliqué que l'objectif de cette institution est
effectivement d'aider les États membres à réduire le risque de pertes et
de dommages causés par des phénomènes météorologiques extrêmes et des
catastrophes naturelles qui affectent les populations africaines.

Si
le Sénégal n'a pas hésité à adhérer à cette mutuelle, c'est parce qu'il
est très exposé aux risques et catastrophes naturelles, a souligné le
directeur de la Protection civile Mar Lô. Il en veut pour preuve le fait
que, l'année dernière, à peu près 800 000 personnes aient été exposées à
une insécurité alimentaire. À l'échelle de tous les pays du Sahel, ce
chiffre monte à 18 millions de personnes.

Elhadji Ibrahima Thiam, Le Soleil (Dakar) – AllAfrica 26-02-2013